http://www.ainc-inac.gc.ca/pr/info/info123_f.html
Novembre 1998
Au cours des 20 dernières années, les peuples autochtones du monde entier ont tout fait pour sensibiliser les grands organismes internationaux, comme l'Organisation des Nations Unies (ONU), à leur cause. Après des années de travail assidu, ils sont enfin récompensés. En effet, la communauté internationale comprend de mieux en mieux les valeurs des peuples autochtones, leurs connaissances traditionnelles, leur relation particulière avec la Terre et l'importance primordiale de leur contribution passée et présente à la société.
La situation des peuples autochtones
KOKOPELE
On compte aujourd'hui près de 300 millions d'Autochtones vivant dans plus de 70 pays. Le mot « Autochtone » signifie « descendant des premiers habitants d'une région ou d'un territoire particulier ».
Pendant des milliers d'années, les peuples autochtones du monde ont développé leurs propres cultures, religions, organisations sociales et organisations économiques. Ces cultures, comme celles des Aborigènes de l'Australie, des Inuits de l'Arctique canadien, des Masaïs du Kenya, des Autochtones de Anka Hill en Thaïlande ou des Mapuches du Chili, sont uniques et variées.
Dans presque toutes les sociétés du monde, les peuples autochtones subissent souvent de la discrimination et comptent parmi les citoyens les plus pauvres. Ils sont également vulnérables sur le plan de la santé. Selon l'Organisation mondiale de la santé, les peuples autochtones présentent un taux élevé de mortalité infantile et ont une espérance de vie plus courte. Les maladies chroniques sont aussi plus fréquentes chez ces derniers que chez les populations non autochtones de leur pays.
Plusieurs cultures et plusieurs habitudes de vie traditionnelles des peuples autochtones sont menacées par les installations industrielles et les objectifs du monde moderne. Bien des peuples autochtones ont été forcés de quitter leurs terres ancestrales en raison de la demande croissante en bois, en pétrole, en gaz, en minéraux et en terres agricoles visant à répondre aux besoins des activités.
Les activités menées par plusieurs organismes reliés à l'ONU ont permis aux questions autochtones de prendre de l'importance au sein de cette organisation. De plus, la Décennie internationale des populations autochtones permet d'attirer l'attention sur ces questions.
Les objectifs de l'ONU pour la Décennie internationale
En 1993, lors de la Conférence mondiale des droits de l'homme à Vienne, on a recommandé de prolonger l'Année internationale des populations autochtones, qui touchait à sa fin, pour en faire une décennie internationale. On espérait ainsi permettre aux États, à l'ONU et aux peuples autochtones de réaliser certains des objectifs importants de l'Année internationale et de poursuivre le travail déjà entamé.
En décembre 1994, l'Assemblée générale des Nations Unies, qui rassemble les représentants de 185 états membres, lançait officiellement la Décennie internationale des populations autochtones. L'ONU s'est alors engagée à améliorer, entre 1995 et 2004, la situation de plus de 300 millions d'Autochtones de par le monde. L'objectif de la Décennie des Nations Unies est de renforcer la coopération internationale afin de résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les Autochtones dans les domaines des droits de la personne, de l'environnement, du développement, de l'éducation et de la santé.
Pour atteindre cet objectif, l'ONU a adopté le thème suivant : « Populations autochtones : un nouveau partenariat ». L'ONU encouragera l'établissement de nouveaux partenariats entre les peuples autochtones, les États et les autres organisations, ainsi qu'entre les peuples autochtones et elle-même. Ces partenariats, fondés sur les principes de l'équité, ainsi que de la compréhension et du respect mutuels, permettront aux Autochtones d'élaborer eux-mêmes des solutions à leurs problèmes.
Un certain nombre d'organismes de l'ONU ont formé des partenariats avec des peuples autochtones afin de poursuivre les objectifs de la Décennie. Par exemple, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) travaille avec des dirigeants autochtones et des artisans pour mettre sur pied des cours afin de protéger le patrimoine culturel et les langues autochtones. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec des professionnels de la santé autochtone, dont des représentants du Canada, travaille à un projet sur la toxicomanie chez les peuples autochtones. De son côté, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) augmente son appui au Programme des forêts, des arbres et des peuples. Ce programme concerne les éleveurs et des habitants des forêts afin de préserver et d'améliorer les pratiques de gestion agricole des Autochtones.
Un des objectifs principaux que l'ONU souhaite atteindre au cours de la Décennie est l'adoption d'une déclaration sur les droits des populations autochtones. L'ONU a également pour objectif de recommander, à l'Assemblée générale, la création d'un forum permanent des peuples autochtones au sein du système des Nations Unies. Ce forum offrirait aux peuples autochtones un meilleur accès à la communauté internationale, et leur permettrait de l'influencer davantage. Pour marquer le début de la Décennie, les Nations Unies ont proclamé le 9 août la Journée internationale des populations autochtones.
Les contributions du Canada aux objectifs de la Décennie internationale
inuit Au début de la Décennie, l'ONU a sollicité la participation des États et des gouvernements qui comptent parmi ses membres, des peuples autochtones et du secteur privé afin d'atteindre les objectifs de la Décennie. Le Canada a appuyé un certain nombre de partenariats et d'activités spéciales qui soulignent les objectifs de la Décennie et qui se prolongeront au-delà de 2004. Voici quelques exemples des initiatives prises par le Canada jusqu'à maintenant dans le cadre de la Décennie.
Les Prix nationaux d'excellence décernés aux Autochtones sont remis chaque année à des femmes et à des hommes autochtones afin de souligner et de reconnaître leurs réalisations exceptionnelles dans des domaines tels que les affaires, le sport, les arts, l'environnement, la santé, la médecine, la science, la loi et la justice, les services sociaux et la fonction publique.
La Journée nationale des Autochtones est célébrée chaque année, le 21 juin, afin de sensibiliser tous les Canadiens et toutes les Canadiennes aux contributions inestimables des peuples autochtones à la société canadienne et aux cultures diverses des peuples autochtones du Canada.
Le Canada a tenu un séminaire des Nations Unies sur les expériences pratiques en matière de revendications et de droits territoriaux des Autochtones à Whitehorse au Yukon. On peut obtenir plus de renseignements sur ce sujet auprès de l'ONU.
Les Haïdas et les esprits de la mer, une exposition virtuelle, a été réalisée pour le pavillon canadien lors d'Expo 1998 à Lisbonne, au Portugal. Cette exposition utilise les techniques de pointe pour permettre aux utilisateurs d'Internet du monde entier de découvrir le mode de vie contemporain des Haïdas Gwaiis, leur riche culture et l'étroite relation qu'ils entretiennent avec la mer. On peut visiter cette exposition virtuelle à l'adresse http://www.virtualmuseum.ca/Exhibitions ... index.html
Une table ronde Canada-Mexique sur l'économie autochtone a été organisée par le Canada afin de discuter des possibilités de coopération entre les peuples autochtones du Canada et ceux du Mexique.
Un programme d'échange sur le développement économique Canada-Nouvelle-Zélande a été mis sur pied par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (MAINC) et le ministère du Développement maori de la Nouvelle-Zélande. Les Maoris et le Conseil tribal des Nisga'as de la Colombie-Britannique participent à cet échange pour partager leurs connaissances et explorer les possibilités de développement économique avec les peuples autochtones des deux pays.
Une version en langage clair de l'ébauche de la déclaration des droits des populations autochtones de l'ONU ainsi qu'un dépliant d'information ont été préparés et produits en inuktitut et en oji-cri par la Conférence circumpolaire inuit et l'Association des chefs de l'Ontario.
La participation des organisations autochtones canadiennes à la rédaction de l'ébauche de la Déclaration sur les droits des populations autochtones de l'ONU bénéficie de l'appui du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
L'avenir
La résolution des Nations Unies concernant la Décennie internationale des populations autochtones a demandé à toutes les nations d'élaborer un plan d'action national afin de mettre en ouvre les objectifs de la Décennie. Le Canada travaille à ce plan d'action, en collaboration avec les organisations autochtones nationales. Afin de respecter le thème « partenariats en action », et d'atteindre les objectifs de la Décennie, le Canada a élaboré le document Rassembler nos forces : le plan d'action du Canada pour les questions autochtones. Publié en janvier 1998, ce document représente la réponse du gouvernement fédéral aux constatations et aux recommandations de la Commission royale sur les peuples autochtones. Il s'agit d'un des plans d'action les plus exhaustifs à avoir été élaboré en collaboration avec les Autochtones. Le plan suit les recommandations de la Commission, qui demandait d'apporter des changements importants à la relation existant entre le gouvernement et les Autochtones, en poursuivant les quatre objectifs suivants : renouveler les partenariats, renforcer l'exercice des pouvoirs par les Autochtones, établir une nouvelle relation financière ainsi que renforcer les collectivités et les économies, et appuyer les gens.
Pour obtenir plus de renseignements au sujet de la Décennie, veuillez consulter le site Internet de la Décennie des Nations Unies, à l'adresse http://www.unhchr.ch/french/hchr_un_fr.htm ou encore, la rubrique des activités internationales sur le site Internet du MAINC à l'adresse http://www.ainc.gc.ca.
Définitions
Autochtones :
Personnes qui descendent des premiers habitants de l'Amérique du Nord. La Constitution canadienne reconnaît trois groupes d'Autochtones : les Indiens, les Métis et les Inuits1. Il s'agit de trois peuples, chacun se distinguant des autres par ses patrimoines particuliers, ses langues, ses habitudes culturelles et ses croyances spirituelles.
Droits des Autochtones :
Droits détenus par certains Autochtones du Canada en raison de l'utilisation et de l'occupation de longue date des terres par leurs ancêtres. Les droits de certains Autochtones en matière de chasse, de piégeage et de pêche sur des terres ancestrales en sont des exemples. Les droits des Autochtones varient d'un groupe à l'autre, selon les coutumes, les pratiques et les traditions qui ont façonné leurs propres cultures.
Inuit :
Autochtone du Nord canadien qui vit au-delà de la limite forestière dans les Territoires du Nord-Ouest, dans le Nord québécois et au Labrador. Dans la langue inuite, l'inuktitut, le mot « inuit » signifie « les gens ».
Métis :
Personnes d'ascendance mixte - qui possèdent des ancêtres européens et issus d'une Première nation - se désignant elles-mêmes au moyen du vocable « Métis » et se distinguant ainsi des membres des Premières nations, des Inuits et des non-Autochtones. Les Métis possèdent une culture unique, issue de leurs diverses origines ancestrales, qui peuvent être écossaises, françaises, ojibways et cries.
Première nation :
Terme entré dans l'usage au cours des années 1970 pour remplacer le mot « Indien », que de nombreuses personnes jugeaient offensant. Même si le terme « Première nation » est largement répandu, il n'en existe aucune définition légale. Entre autres choses, les « membres des Premières nations » désignent les Indiens du Canada, tant inscrits que non inscrits. De nombreux Indiens ont aussi adopté le terme « Première nation » pour remplacer le mot « bande », qui désigne leur collectivité. 1. Dans le présent document, les mots « Indien », « Inuit » et « Métis » sont employés à titre générique et désignent aussi bien les femmes que les hommes.
Publications et renseignements au public
E-Mail:InfoPubs@inac.gc.ca
Ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien
Ottawa, Ontario K1A 0H4
(819) 997-0380
http://www.ainc.gc.ca
QS-6119-022-FF-A1
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