Le centre du cercle symbolise l’être en équilibre dans son cheminement de vie, selon la philosophie autochtone traditionnelle. C’est là où l’on cherche à développer une vision et une compréhension holistiques (globales) de la création et des liens entre toutes choses. Pour les Ojibwés, le centre du cercle est représenté par une flamme qu’il incombe à chacun d’alimenter en cherchant à résoudre ses conflits avec les autres et en faisant la paix avec soi-même. La réflexion, la méditation, la prise de conscience, l’acceptation et l’abandon nous permettent de vivre une vie pleine et équilibrée.
Le concept du cercle est basé sur la circularité plutôt que sur la linéarité, sur l'inclusion plutôt que sur l'exclusion des contraires, sur l'harmonie des différences plutôt que sur leur opposition.
Les Iroquois comme les nomment les français, forment le peuple de la Maison Longue qui habite l'Île de la Tortue ou ce que nous appelons le Canada. Elle regroupe toutes les communautés qui font partie de la Confédération des Six Nations et qui se réclament d'une façon ou d'une autre de la Grande Loi de la Paix (Kayanerekowa : la Grande Beauté) qui "consiste en ce que tous les êtres soient d'un même esprit ou sentiment, c'est-à-dire bras liés dans l'équilibre et l'harmonie du cercle de la vie". (Vachon 1991 : 13). La Grande Paix est transmise de manière orale et est récitée. Écoutons Kai-en-ta-ron-kwen
Les quatre points cardinaux font référence à l'interconnexion de l'univers et de tous ses éléments, soit les plantes, les animaux, les êtres humains et l'environnement dans lequel ils évoluent. Selon la perspective autochtone, le monde est une force vitale en constante évolution qui compte la vie et la mort parmi ses processus naturels et essentiels. L’interdépendance des forces vitales assure l’équilibre. Cette perspective tient sa validité de la connaissance des rapports et des phénomènes en interaction dans monde. Aux yeux des nations traditionnelles autochtones, le monde est sacré. Le grand voyage de neuf mois qui débute par l’apparition de l’esprit au moment de la conception et mène à la naissance du bébé marque l’accession à l’unité familiale. Les étapes de la vie se succèdent; le bébé devient nourrisson puis enfant, adolescent, adulte et aîné. Son développement, qui revêt une dimension spirituelle, mentale, physique et émotive, se poursuit la vie durant. Lorsque la personne devient parent, cependant, elle le demeure toute sa vie. Tout comme les enfants dépendent entièrement d’adultes pour leur survie, les adultes dépendent de leurs enfants pour assurer la régénération, voire la continuation, de la chaîne de vie. Par le passé, l’éducation de l’enfant était la responsabilité d’un cercle élargi de personnes composé de tous les adultes de la collectivité. Encore aujourd’hui, la garde des adolescents cris est souvent confiée aux grands-parents qui se chargent de la transmission des connaissances et valeurs principales. Pour les enfants, l’entourage constitue par conséquent la famille élargie, ce qui créé un puissant sentiment d’appartenance et lien de parenté. Les chaînes de vie des plantes et des animaux ont une interconnexion similaire dans les quatre points cardinaux. Jumelées aux éléments, aux planètes, aux saisons et aux quatre plantes médicinales sacrées, elles procurent les aliments et conditions essentielles à la vie. L’harmonie est atteinte lorsque comprend et respecte la toile complexe ainsi tissée. La vie débute dans l’esprit et rejoint le monde spirituel au moment de la mort.
Les quatre dimensions du soi font référence aux aspects émotif, mental, spirituel et physique de la personne. Ensemble, ces dimensions représentent les quatre parties de l’être. Chacune constitue un don du Créateur, mais appelle à la responsabilité afin de maintenir un équilibre sain du soi, à tous les égards. Selon la perspective autochtone traditionnelle, le manque d’entretien de quelconque des dimensions du soi entraîne un déséquilibre de son tout.
Le cercle d’influences établit un lien entre les quatre dimensions du soi et les quatre points cardinaux. Le quadrant est représente le début d’un jour nouveau, ou d’une vie nouvelle, et le mouvement du cercle d’influences suit celui du soleil, qui gravite dans le sens des aiguilles d’une montre vers le sud, l’ouest et le nord. L’est représente le nouveau-né, le sud l’adolescent, l’ouest l’adulte et le nord l’aîné. D’une façon similaire, la dimension spirituelle du soi est associée à l’est. L’association du nouveau-né à la spiritualité dans le quadrant "est" du cercle tient du fait que le bébé est né de l’esprit. L’association de l’adolescent à la dimension physique s’explique par la croissance qui s’opère durant ce stade de la vie et l’activité physique naturelle des enfants et des adolescents. L’âge adulte est associé à la dimension émotive de la vie. Avec la maturité vient la conscience de ses sentiments et la confiance de les exprimer. L'expérience de vie donne aux adultes la vision d'ensemble requise pour mieux comprendre le monde et le cheminement de vie auquel personne n'échappe. L’âge adulte procure les outils nécessaires pour reconnaître ce qui est important et les capacités requises pour vivre heureux et en santé. Ce sont ces connaissances qui font des adultes de bons parents. La vieillesse constitue le quatrième et dernier stade du cycle de la vie; elle est associée à la dimension mentale du soi en raison de la sagesse que procure l’âge et le vécu. Moins occupés à prendre soin d'enfants à cette étape de la vie, les aînés ont davantage le temps de s'offrir une perspective philosophique de la vie et de développer une acuité mentale supérieure. L’énergie se transforme à toutes les étapes de la vie tout comme évoluent les connaissances et responsabilités. Le changement est un processus naturel et personne ne peut demeurer un bébé ou un enfant à vie. Les étapes de la vie suivent un cours séquentiel naturel, de générations en générations.
Traditions orales. Les traditions orales sont des informations transmises de vive voix entre au moins deux générations. Les histoires orales sont des souvenirs exprimés par des personnes qui ont personnellement observé ou vécu des événements durant leur vie et celles qui se seraient produites à une époque lointaine, selon les dires de leurs ancêtres. Elles sont donc des histoire apprises en travaillant et en étudiant de nombreuses années avec leurs aînés. En raison de la tradition orale, on n'a pas conservé par écrit les croyances essentielles; par contre, elle sont très répandues et ont conservé une forme constante. On dit, qu'il est probable que ces croyances existent sous cette forme depuis des centaines, voire des milliers d'années. Dans le système oral de conservation des pratiques et des croyances spirituelles et culturelles, on compte beaucoup sur le chaman, ou guérisseur, ou sage comme gardien de la connaissance. Ce dernier doit suivre une longue période de formation et à son tour, il doit enseigner à ses successeurs tout ce qu'il sait des traditions afin d'assurer la continuité des systèmes de croyance à travers les générations à venir. Bien d'autres termes sont employés pour désigner des communications orales : histoire de sa vie, souvenirs, commentaires, témoignage ou preuve, mythe et légende. L’aspect visuel des contes est presque aussi important que le conte lui-même. Le jeu de ficelle était utilisé pour illustrer les contes; on formait des visages familiers de personnes ou d’animaux pour mettre l’accent sur certains thèmes ou certaines images du conte. Le langage corporel du conteur, notamment sa gestuelle et son expression faciale, était également déterminant pour le conte. Les conteurs allaient même jusqu’à changer d’intonation pour représenter différents personnages. Voir ces contes et récits illustrés
- Le garçon aveugle et le huard sur le site Les contes : tradition orale
- Le récit http://www.momes.net/histoiresillustrees/soleil/page3.html
- Émish http://www.tipatshimuna.ca/1324_f.php
- Récits "Innus de la terre" http://www.tipatshimuna.ca/1300_f.php
Aînés Il y a au Canada un grand nombre de Premières nations dont les membres parlent quelque 55 langues et dialectes principaux, regroupés en 11 familles linguistiques. La définition du mot "aînés" varie d'une nation à l'autre. Pour les Six Nations, par exemple, le mot aîné désigne: les gardiens de la foi, les mères de clans, les chefs héréditaires et les dirigeants spirituels. La Nation Algonquine, pour sa part, définit ses aînés, dans leurs enseignements comme quelqu'un qui possède les qualités de Chef Spirituel lequel est acquis par la connaissance de la culture et des traditions. Cette connaissance est trouvé dans les enseignements et responsabilités associés avec des entités sacrés tel que la Pipe, les ceinture Wampum, le Tambour et les Guérisseurs. En plus de la reconnaissance spirituelles donné par le Créateur et le monde spirituel, la reconnaissance du titre d'aîné est donné par les autres aînés de sa communauté et Nation respective. Aussi un Sage n'est pas nécessairement une personne âgée de 60 ans et plus. L'individu doué lui est donné la position d'aîné par l'acceptation spirituelle et humaine et doit s'engager a remplir ses responsabilités et respecter les enseignement du Créateur. D'autres nations ont leur propre définition, mais les fonctions sont essentiellement les mêmes, à savoir veiller à ce que les valeurs, les principes et les enseignements traditionnels sont transmis d'une génération à l'autre et donner des enseignements pour aider les membres de la communauté à vivre selon de bons principes. Les aînés ont donc reçu la responsabilité de conserver la mémoire, l'histoire et le savoir des ancêtres du peuple autochtone. Ils détiennent la connaissance et la compréhension des enseignements autochtones. Ils partagent leur expérience de vie et leurs récits afin d'éclairer les gens dans leurs décisions. Ils jouent un rôle majeur dans la résolution des problèmes qui touchent les individus, la famille, la communauté et la nation.
Les aînés réunis
Réf: Kumik, le conseil des aînés
Réf: Kumik, le conseil des aînés
- donnent des conseils et du soutien psychologique et spirituel adapté à leur culture aux employés autochtones qui sont directement touchés par des problèmes et des crises attribuables aux différences culturelles;
- transmettent leurs connaissances en matière de concepts et de croyances traditionnels, de spiritualité, de cérémonies et d'autres façons de faire;
- animent des cérémonies spirituelles traditionnelles, selon les besoins;
- donnent des conseils sur la manière dont ces aspects des cultures traditionnelles peuvent être conciliés avec les exigences des lieux de travail modernes;
- servent de source d'information fiable sur le patrimoine autochtone
- racontent oralement l'histoire autochtone et animent des discussions sur les méthodes traditionnelles de conservation des archives orales.
Une grande quantité des informations qui se trouvent sur le site Tipatshimuna provient des aînés innus (aussi appelés Montagnais ou Naskapis). Ces derniers veulent transmettre leur histoire et leur culture aux générations futures innues, tout en sensibilisant les non-innus.
On assiste à un éveil chez les Autochtones d’Amérique du Nord et l’intérêt pour la spiritualité se retrouve naturellement à la base même de cette renaissance. Les Autochtones ont traversé une période difficile de colonisation, au cours de laquelle ils ont été coupés de leurs racines. Ce n’est que récemment que les jeunes ont commencé à approcher les Aînés pour, là encore, leur demander de leur enseigner ce que cela représente d’être membre d’une Première nation, inuit ou métis. Ce réveil a donné lieu à une autoréflexion; on a alors compris que les Autochtones avaient besoin de commencer à se guérir des plaies qu’ils avaient subies. C’est là que les principes de la spiritualité et de la guérison, comme les cercles sacrés, sont devenus importants, car, pour redevenir autosuffisant, fort, vivant et entier, il faut santé, guérison et équilibre.
Biographies d'aînés
- Reg Crowshoe. Son nom pied-noir est Awakaaseena, qui signifie Chef Chevreuil dans sa langue.
- Mary Lee est cri. Elle vient du lac Pelican, dans le nord de la Saskatchewan.
- Lillian Pitawanakwat.est Ojibwée de Potawatomi. Son nom est Femme-Aigle Oiseau-Tonnerre – du clan de l’Oiseau-Tonnerre.
- Tom Porter est Mohawk. Sa grand-mère lui a donné son nom mohawk, Sagogweniongwass qui signifie « celui qui gagne ». Il appartient au clan de l’Ours.
- Stephen Augistine, Micmac. Il vient de Big Cove, situé sur la rive nord de la rivière Richibucto au Nouveau-Brunswick dans le district Signigtog de la nation micmaque. Il y a deux ans, le nom Big Cove a été remplacé par Elsipogtog, qui signifie le sentier du grand feu et fait référence au Feu du Grand-Esprit. Dans le récit micac de la création, le sentier du grand feu renvoie à la dispersion des sept clans micmacs dans sept districts différents des Maritimes. Ensemble, ces clans sont responsables de préparer et de maintenir le Feu du Grand-Esprit, d’où chacun tire ses origines.
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